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Lors d’une conférence de presse, le Medef a présenté les fruits d’une étude intitulée « Numérique et nouvelles activités », lancée en septembre dernier à la demande de Pierre Gattaz, président du Medef, et menée par trois vice-présidents du Medef - Alexandre Saubot, Geoffroy Roux de Bézieux et Thibault Lanxade.

Le Medef est convaincu qu’il faut tout faire pour favoriser la nouvelle économie et les nouvelles formes d'activité qu’elle engendre : elles sont des opportunités pour nos entreprises et répondent à une demande des citoyens. Il est cependant indispensable de veiller à ce que les règles trop rigides auxquelles sont soumis les acteurs économique existants ne les empêchent de s’adapter aux bouleversements en cours.
 
Le Medef formule donc 15 propositions autour de 4 grands axes :

  • Rééquilibrer l’asymétrie de concurrence fiscale : non pas en accroissant la pression fiscale sur les nouveaux entrants mais en diminuant celle qui pèse sur les acteurs existants et en assurant leur financement ;
  • Mieux financer les nouveaux acteurs et les plateformes d’activité : il est très important de favoriser l’émergence d’acteurs qui peuvent devenir des leaders mondiaux dans leur secteur très rapidement ;
  • Sécuriser et accompagner les nouvelles formes d’activité, notamment en agissant sur le risque de requalification ;
  • Enfin, et surtout, rendre les entreprises « traditionnelles » plus agiles en leur permettant de s’adapter plus simplement. A ce titre, le Medef attend beaucoup du projet de loi de Mme El Khomri.

Ce travail s’inscrit dans le cadre des actions du Medef en faveur de l'entrepreneuriat et de la transformation numérique des entreprises françaises, de toutes tailles et de tous secteurs. Le Medef a déjà organisé trois délégations de chefs d’entreprise au CES de Las Vegas et dans la Silicon Valley et y a dédié une commission (« transformation numérique ») très active. Il lancera également la deuxième édition de l’Université du numérique les 16 et 17 mars 2016.


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La recette Uber contre le chômage, titraient Fanny Guinochet et Cyrille Lachèvre, journalistes à l'Opinion, le 20 décembre 2015.

L'article réagit sur un sondage Ifop qui montre que pour 92% des chauffeurs Uber, leur activité contribue à la réduction du chômage.

François Hollande a promis pour le 18 janvier des mesures chocs contre le chômage, jamais aussi haut depuis 1997 (10,6 % de la population active). Le début de l’année 2016 sera marqué par des textes visant à simplifier le Code du travail, mais aussi à relancer l’activité… Un traitement de fond suffisant ? Le débat sur un « pacte républicain » pour l’emploi agite la classe politique et divise les partenaires sociaux. Un sondage mené auprès des chauffeurs d’Uber, dont l’Opinion révèle le contenu, met en valeur les opportunités de l’économie dite collaborative.

Un quart des chauffeurs travaillant pour Uber pointaient au chômage avant de débuter leur activité. C’est ce que révèle le sondage Ifop mené pour la société Uber (1). Parmi ces 25 %, 43 % étaient sans emploi depuis plus d’un an, appartenant à ces chômeurs de longue durée que le gouvernement tente coûte que coûte de ramener vers le travail (près d’un demandeur d'emploi sur deux l’est depuis plus d’un an, soit près de 2,6 millions de personnes sur les 5,5 millions inscrits à Pole emploi).

Pour 92 % des chauffeurs interrogés par l’Ifop, « Uber contribue à la réduction du chômage en France ». Cette réponse, aux allures de plébiscite, n’a rien d’étonnant, quand la compagnie californienne estime que 85 % d’entre eux ont moins de 35 ans. Il n’y a qu’à se rendre dans le 19e arrondissement de Paris, dans le centre de « recrutement » d’Uber, pour voir que les postulants cumulent la plupart des handicaps pour décrocher un job : hommes, jeunes, sans qualification. Et les chômeurs issus de l’immigration ont, en plus, quatre fois moins de chance de décrocher un entretien d’embauche…

Faute d’accéder au sacro-saint CDI, cette population se tourne vers de l’emploi indépendant, et travaille avec ces plateformes numériques qui en échange de les mettre en relation avec des clients via une application smartphone, leur prélève 20 % du prix de leur course. Et des économistes comme Augustin Landier estiment que les plateformes numériques seront un moyen de réduire le déficit d’emplois de services, occupés par des personnes peu qualifiées. Uber, un modèle pour faire reculer le chômage ?

Une forme d’insertion, selon Macron. Au sein du gouvernement, Emmanuel Macron est un des rares à oser admettre que le développement de cette économique dite collaborative peut être une alternative pour ceux qui ont du mal à trouver une place dans le système. « Dans la situation qui est la nôtre, le travail indépendant, l'entreprenariat, c'est une forme d'insertion. Pour beaucoup de jeunes qui n'arrivent pas à avoir un entretien d'embauche, l'entrée dans la vie professionnelle, elle peut et elle doit pouvoir se faire par ce biais », expliquait le ministre de l’Economie devant les artisans le 8 décembre encore.

Plusieurs points de sa loi Noe, qui pourrait être fusionnée avec la loi travail portée par Myriam El Khomri, ont vocation à développer « l’uberisation » de l’économie. Un important volet devrait concerner la formation et les qualifications. De quoi contenter les chauffeurs Uber, dont 55 % disent avoir choisi de travailler avec les applications type Uber « pour acquérir de nouvelles compétences pouvant être utiles dans le futur ». Près de 72 % des sondés estiment que « le fait d’avoir travaillé avec Uber leur a permis de constater une amélioration de leurs compétences professionnelles. »

Système de notation. Le ministre de l’Economie souhaite en finir avec la primauté du diplôme et veut universaliser le système de notation existant pour les chauffeurs d'Uber ou encore les propriétaires d’Airbnb. Ainsi, un jeune passant un entretien d'embauche pourrait faire valoir ces notes comme gage de son expérience mais aussi de son sérieux dans la gestion de la clientèle. « Il y aurait un double bénéfice, a insisté le ministre. Le consommateur pourra accéder à des services à moindre prix et cela créera des opportunités nouvelles pour ceux qui sont loin de l'emploi ».

Pour Grégoire Leclercq, fondateur en octobre de l’Observatoire de l’uberisation, qui a pour vocation d’analyser « cette tendance lourde qui bouscule tous les secteurs de l’économie, puisque des plateformes se créent dans les services juridiques, l’esthétique, la coiffure, l’immobilier, les services aux entreprises, l’hôtellerie, la restauration, la livraison de paquets, etc. », l’impact sur l’emploi est encore difficile à évaluer : « Au début, l’uberisation détruit des postes, mais elle en crée aussi, puisque les consommateurs renouent avec des services dont ils s’étaient détournés. On le voit, il y a des consommateurs qui ne prenaient plus de taxis, car ils estimaient que le service était trop cher, sans qualité, et qui y sont revenus avec Uber. »

Et Grégoire Leclercq d’ajouter : « Ce qui est déroutant pour beaucoup, c’est que si l’uberisation crée de l’activité, du revenu, cela ne crée pas des emplois salariés, ou très à la marge. » De quoi percuter les fondamentaux de notre modèle social français basé sur le salariat. Pour autant, plusieurs études montrent que l’ubersiation ne signe pas la fin du salariat, comme certains l’annoncent.

Boulots low-cost ? Surtout, il crée un vrai dilemme pour les politiques. Quels avantages y a-t-il à encourager ces jobs, qui s’apparentent à des boulots low-cost et précaires ? Qui plus est quand les effets sur l’inversion de la courbe du chômage promettent d’être marginaux ? « En réalité, la vraie question, résume un conseiller ministériel, c’est de s’assurer que ceux qui bossent avec ces plateformes aient une quotité de travail suffisante pour qu’ils sortent de Pôle emploi. Or, actuellement, on en est loin ». D’ailleurs, 75 % des chauffeurs interrogés le reconnaissent, Uber est avant tout un complément de revenus - que ce soient des allocations ou du salaire. Près de 87 % vantent la flexibilité et la liberté que leur offre cette façon d’exercer, tant en termes d’agendas que d’indépendance vis-à-vis d’un patron.

Mais, les mécontentements pointent aussi. En témoigne, la manifestation qui a réuni, vendredi, quelques centaines de chauffeurs de plates-formes VTC aux abords des aéroports de Roissy et d’Orly, réclamant un revenu minimal et un meilleur encadrement de leurs tarifs. En novembre, le premier syndicat, hébergé par l’Unsa avait vu le jour.

En janvier, dans le cadre de son plan de lutte contre le chômage, le gouvernement tentera de mettre un peu d’ordre dans cette activité. L’objectif étant d’encourager cette économie du partage, tout en la régulant, afin de garantir des conditions de travail acceptables, et de faire en sorte qu’elle n’échappe pas au fisc. En octobre, Matignon a demandé au député PS Pascal Terrasse de lui remettre un rapport en début d’année. De son côté, l’Igas a lancé une mission et devrait rendre ses conclusions en février. Au ministère du travail, on réfléchit à la façon de créer des droits pour ces indépendants, notamment via le compte personnel d’activité, ce dispositif dont François Hollande a présenté comme « la grande réforme sociale du quinquennat ».


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Animé par la Fédération Nationale des auto-entrepreneurs (FNAE), cet observatoire a pour but d'analyser l'ubérisation, d'apporter un constat précis et de proposer des pistes de réflexion autour de la réforme du code du travail, du dialogue social, de l'évolution du Droit, de la protection des travailleurs affiliés aux plateformes...

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