Cette étude intitulée Uber : une innovation au service de la croissance résulte des travaux d’Asterès, cabinet de conseil et d’analyse économique, suite à une demande et un financement de l’entreprise Uber France.
L’étude analyse les mutations en cours dans le secteur des VTC, évalue l’impact économique d’Uber en France et propose un cadre réglementaire pour le secteur.
Afin de mener ces travaux, le cabinet Asterès a pu utiliser des données transmises par Uber sur le montant, la fréquence ou encore la localisation des courses réservées sur la plateforme. L’étude a été réalisée suivant la charte éthique édictée par Asterès.
L’application Uber a transfiguré le secteur des véhicules de transports avec chauffeur (VTC) en générant des gains de productivité considérables. En quatre ans, 10 000 emplois de chauffeurs affiliés à la plateforme ont été créés en Ile-de-France.
Une simplification administrative du marché des VTC pourrait permettre de créer plus de 100 000 emplois sur le territoire français. Le cas Uber symbolise l’innovation digitale : en bousculant un marché, une plateforme crée de l’emploi, génère des gains de productivité et invite les institutions à se renouveler.
LE NOUVEAU VISAGE DE LA CROISSANCE
Uber illustre le processus de « destruction créatrice » à l’heure numérique. En alliant plateforme digitale, optimisation organisationnelle et travail indépendant, l’entreprise a rapidement conquis le marché de la réservation VTC. Le modèle Uber génère des gains de productivité rapides et déstabilise les acteurs dominants. La digitalisation d’un marché renouvelle le stock d’emplois : certaines fonctions sont détruites, d’autres créées :
Chaque vague d’innovation déstabilise les acteurs en place et les institutions. Les pouvoirs publics doivent alors limiter les barrières à l’entrée des marchés pour permettre l’arrivée de nouveaux acteurs, l’accélération des gains de productivité et la croissance du PIB. La régulation des marchés en mutation doit être préventive et non réactive et au cas par cas.
UBER : IMPACT ET PERSPECTIVES D’UNE INNOVATION
L’application développée par Uber a fait exploser la demande de VTC et donc l’emploi dans le secteur. En 4 ans en Ile-de-France, l’entreprise a créé directement une soixantaine de postes (préposés principalement au marketing et à la communication) et indirectement 10 000 emplois de chauffeurs indépendants. Le marché français des taxis et des VTC est obstrué par de fortes barrières à l’entrée (licences pour les taxis, formation longue et onéreuse pour les VTC). La France dispose d’1 chauffeur (taxi et VTC) pour 1 000 habitants contre 4 en Angleterre. Au regard des comparaisons internationales, une réglementation adaptée pourrait permettre de créer plus de 100 000 emplois de chauffeurs. L’offre de VTC désenclave certains territoires : chaque jour 44% des courses Uber arrivent ou partent de la banlieue parisienne. La mutualisation des véhicules libère de l’espace urbain et génère des gains de temps pour les passagers. A Londres, les services de VTC sont utilisés majoritairement par les ménages modestes. Le développement d’une offre low cost permettrait ainsi de démocratiser la mobilité. Deux sujets régulièrement évoqués doivent être abordés avec rigueur :
PARTICULIERS, VTC, TAXIS : UNIFIER LE MARCHE
L’essor du marché des VTC est suspendu aux décisions de politique publique. La demande est forte, les acteurs prêts à développer l’offre mais la réglementation limite structurellement le marché. Le coût du lancement d’une activité VTC est de 5 000 € minimum en France contre 500 € à Londres, New-York ou Washington. La formation exigée s’étale sur 75 jours à temps plein. La loi impose l’utilisation de véhicules haut-de-gamme (de plus de 4,5 mètres de long et 114 chevaux de puissance). La création des 100 000 emplois potentiels dépend ainsi d’un choc de simplification. Un permis B, une assurance adaptée et des contrôles médicaux et judiciaires devraient suffire pour conduire en sécurité et lancer son activité. Si un contrôle supplémentaire est jugé nécessaire, un examen libre d’accès est préférable à la formation actuelle de 75 jours. Les chauffeurs suivraient a posteriori des formations continues. Hormis des considérations sécuritaires ou environnementales tout type de véhicule doit être autorisé. Les coûts de lancement et de fonctionnement seraient réduits pour les chauffeurs qui verraient leur pouvoir d’achat augmenter. Des offres low cost et moyen-de-gamme pourraient alors apparaitre. Les succès passé d’UberPop (500 000 utilisateurs et 4 000 conducteurs) et présents de Heetch (200 000 utilisateurs et 5 000 conducteurs) ont démontré l’existence d’une demande sur ces segments. La levée des barrières permettra aux conducteurs occasionnels de devenir des chauffeurs VTC low cost et donc de payer leurs charges, taxes et impôts. Le monopole des taxis doit se concentrer sur la maraude physique : lorsqu’un client hèle un taxi, un seul véhicule s’arrête et il n’y a pas de concurrence. La réglementation des prix est dans ce cas nécessaire. En revanche, pour la réservation ou la « maraude électronique » le client compare les offres. Les tarifs des taxis, en concurrence avec les VTC, doivent alors être libres. L’exemple de New York montre que le prix des licences, qui répond à des logiques spéculatives et s’assimile à un placement financier, ne s’en trouvera pas automatiquement diminué. L’essor économique du secteur passe en dernier lieu par la régulation des plateformes numériques. La coopération avec l’administration permettrait de tracer les paiements et de réduire l’économie grise. La vérification des normes encadrant les chauffeurs (casier judiciaire vierge) relèverait de la responsabilité de l’application. La prudence est cependant de mise : une régulation trop poussée pourrait créer des barrières à l’entrée et protéger la position du leader Uber au détriment des chauffeurs et des clients.
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